
Titre de l'épisode : Enfin libres !

Mimie Mathy : (Sourire) Effectivement. C'est toujours amusant d'être sur un tournage avec des costumes d'époque, et puis de traiter un sujet qui est, en même temps, assez grave puisqu'il s'agit de l'esclavage.
Ciné Télé Revue : Justement, le 20 mai 1802, Napoléon légalisait l'esclavage...
Mimie Mathy : C'est vrai. Ici, dans la série, il fallait qu'on arrive à donner un ton de comédie à un sujet qui n'est pas drôle du tout. D'ailleurs, TF1 avait peur que ce soir trop grave, trop sérieux. C'est pour cela qu'on a décidé d'aborder la thématique à travers le regard d'un enfant. J'ai trouvé cette histoire très touchante et agréable à jouer. Et puis, le public qui regarde « Joséphine » est majoritairement composé d'enfants. Je voulais qu'ils sachent qu'on n'a pas toujours été libres.
Ciné Télé Revue : Mais que raconte l'histoire ?
Mimie Mathy : On découvre une petite fille élevée dans la haute bourgeoisie par son grand-père et qui a des principes. Avec l'innocence de sa jeunesse, l'enfant devient très amie avec un petit noir qui est esclave et qui a perdu ses parents. Elle est tellement proche de ce garçon qu'ils vont se marier plus tard et qu'ils auront une descendance métissée, allant à l'encontre des principes de l'époque.
Ciné Télé Revue : Quel message souhaitez-vous transmettre à travers cette intrigue.
Mimie Mathy : C'est une façon détournée d'apprendre l'histoire à une génération qui est plus sur son smartphone que dans les livres. Le message est que cette vie-là a bien existé. Des enfants ont été esclaves. Ils n'étaient donc pas libres. L'esclavage a été aboli à la moitié du XIXe siècle, c'est encore proche de nous.
Ciné Télé Revue : Mimie Mathy aurait-elle aimé vivre à cette période de l'histoire.
Mimie Mathy : Non. J'aime bien celle dans laquelle je vis aujourd'hui, même si j'adore les tenues que les femmes portaient à l'époque. Ce qu'il y a de bien, en 2019, c'est qu'on peut s'habiller comme on en a envie. On peut s'inspirer de cette période en portant des robes longues. Je crois que maintenant, plus rien n'est démodé à part pour les jeunes, qui ont leurs clichés bien précis en matière de vêtements.
Ciné Télé Revue : Était-ce la première fois que vous vous rendiez en Martinique ?
Mimie Mathy : Non. D'ailleurs, j'ai même des copains martiniquais ! En revanche, pour Joséphine, c'était la première fois qu'elle y mettait les pieds. Mais il y a une autre Joséphine là-bas avec sa statue, c'est la première épouse de Napoléon, Joséphine de Beauharnais, décédée le 29 mai 1814.
Ciné Télé Revue : Qu'avez-vous apprécié sur cette île paradisiaque ?
Mimie Mathy : Le fait de tourner au mois de mars sous le soleil, c'est le pied ! Et puis l'hôtel était magnifique. Avant d'apprendre nos textes, on faisait souvent un petit saut dans la piscine. On terminait la soirée avec un petit punch très agréable. C'est une autre ambiance de tournage, même si c'était rude.
Ciné Télé Revue : Que voulait vous dire ?
Mimie Mathy : Comme le soleil se couchait tôt, les journées démarraient très...tôt ! Et il fallait garder le rythme. Mais encore une fois, c'était super-chouette. Et le week-end, j'ai profité du temps libre pour découvrir des petites plages. C'est une région magnifique.
Ciné Télé Revue : Avez-vous emmené Benoist, votre mari, comme pour les tournages en Thaïlande ?
Mimie Mathy : Il était là, oui, mais nous n'avons pas prolongé le séjour car j'avais d'autres obligations à Paris. Il m'a rejoint la dernière semaine et on est rentrés ensemble. Il en a profité pour se balader pendant que je tournais.
Ciné Télé Revue : Et pas de vilaines bébêtes à l'horizon ?
Mimie Mathy : Nous avons tourné dans un lieu assez verdoyant. Et là-bas, j'ai vu pour la première fois des mygales. C'était impressionnant. Je peux vous dire qu'il ne pas les titiller. (Rires)
Ciné Télé Revue : Quand on voit la manière dont un homme puissant comme Donald Trump traite aujourd'hui les femmes, ne serait-ce pas une bonne thématique pour Joséphine ?
Mimie Mathy : Je pense que ça pourrait être un bon thème à aborder, mais pas à travers Donald Trump, car il ne mérite pas qu'on lui accorde cette attention. Je vois plutôt un scénario sur la violence faite aux femmes, celles qui ne peuvent pas parler, les combats qu'elles mènent, comme ma copine Muriel Robin à travers le rôle qu'elle a joué dans « Jacqueline Sauvage ». C'est un bon sujet, mais la difficulté est la même que pour l'esclavage : notre série demeure une comédie. Il faut que cela reste divertissant, même lorsqu'on traite d'un sujet aussi grave.
Ciné Télé Revue : Vous partagez l'affiche avec Sandrine Salyères, qui jouait dans « Demain nous appartient ». Avez-vous parlé de la série entre vous ?
Mimie Mathy : Beaucoup de visages de DNA jouent dans « Joséphine, ange gardien ». Dernièrement, nous avons reçu Vanessa Demouy. Vous me connaissez, à chaque fois qu'un acteur de la série débarque, je tente d'avoir des indiscrétions, mais ils ne veulent rien dire. Je continue à suivre les épisodes car personne ne trahit rien ! (Rires)
Ciné Télé Revue : Le premier prime de « Demain nous appartient » a cartonné. Pénélope, votre personnage, aimerait-elle refaire un tour à Sète pour la seconde soirée, que TF1 a confirmée ?
Mimie Mathy : Comme toujours, tout dépend de mon emploi du temps. J'ai un agenda assez chargé avec « Joséphine, ange gardien », dont je dois encore tourner deux épisodes à la rentrée, et puis quatre ou cinq l'année prochaine. J'ai aussi, pour France 3, le troisième volet des aventures de Marie Jourdan. Après, « Le prix de la vérité », et « Le prix de la loyauté », ce sera « Le prix de la famille ». Et là, on bouclera la boucle. Cela fait beaucoup de boulot, et puis j'ai donné mon accord pour apparaître dans la fiction « Dix pour cent », sur France 2. Cela dit, un retour dans « Demain nous appartient », une sorte de petit clin d'½il, pourquoi pas, mais pas dans un rôle récurrent.
Ciné Télé Revue : Malgré les nouvelles fictions mises sur antenne, « Joséphine, ange gardien » fonctionne toujours. Entre nous, redoutez-vous à chaque fois les audiences au lendemain de la diffusion ?
Mimie Mathy : Bien sûr. En ce moment, TF1 diffuse de vieux épisodes l'après-midi en semaine. Et à chaque diffusion il y a encore 1.6 millions de téléspectateurs. C'est énorme pour des histoires qui ont été multi rediffusées ! Mais je sais que cela va s'arrêter un jour, car les gens en auront marre de cette Joséphine. (Rires)
Ciné Télé Revue : C'est une série qui ne se démode pas...
Mimie Mathy : C'est vrai que l'équipe de production et les auteurs sont très impliqués dans les histoires. Et puis, Joséphine s'est modernisée. Il y a vingt-deux ans, elle recevait ses missions dans une enveloppe, aujourd'hui en 2019, elle reçoit tout par texto. Vive les nouvelles technologies !
Bientôt ses noces de cristal
En 2020, Mimie Mathy fêtera ses quinze ans de mariage avec Benoist. Un voyage est-il à l'ordre du jour ? « D'abord, laissez-moi fêter nos quatorze ans », s'amuse la comédienne. « On verra après. C'est toujours le grand amour, avec ses engueulades, ses réconciliations, ses forces et ses faiblesses, mais je vous avoue que j'ai de la chance d'avoir rencontré d'homme de ma vie. On fait tout pour que cela dure et perdure... »
Propos recueillis par Fabrice Staal
Droit d'auteur de cette interview