
Les Saint-Quentinois seront parmi les derniers à apprécier le spectacle de Mimie Mathy, Je (re)papote avec vous. Avant sa prestation au Splendid, mercredi 10 décembre, l'interprète de Joséphine, ange gardien, a pris le temps de nous répondre, samedi matin, au lendemain d'une représentation en Suisse.
Courrier Picard : Où en êtes-vous dans votre tournée ?
Mimie Mathy : Je suis en Suisse pendant quatre jours et j'attaque la dernière semaine du spectacle dans le Nord. Je termine par nos chers Ch'tis. La première partie de la tournée s'était achevée en avril, il y aura eu cinquante-cinq dates au total. Avec le tournage de Joséphine, ange gardien, je ne peux pas faire vingt-cinq représentations par jour !
Courrier Picard : Le DVD du spectacle est sorti en novembre alors que vous le jouez encore. N'est -ce pas gênant pour les spectateurs ?
Mimie Mathy : Non, d'ailleurs le DVD se vend bien et les salles sont pleines (NDLR : il reste en effet très peu de places pour la date au Splendid). Ça n'a aucune conséquence. Maintenant, les humoristes sortent leur DVD pendant leur tournée, et d'ailleurs, ce n'est pas nous qui en décidons.
Courrier Picard : Le public n'aura-t-il pas l'impression de voir la vidéo sur scène ?
Mimie Mathy : Non, il y a des choses qui sont aménagées. Le spectacle sur scène, c'est 80 % de ce qu'il y a sur le DVD, qui a été tourné à Paris. Il se passe un truc plus chaleureux avec le public de province, et je rajoute des clins d'oeil à l'actualité.
Courrier Picard : Comment jonglez-vous entre la scène et la télé ?
Mimie Mathy J'ai commencé par la scène il y a trente ans, et je n'arrête pas de tourner. Joséphine, ange gardien existe depuis dix-sept ans. La scène, c'est un trac monstrueux, mais aussi un plaisir monstrueux. On peut rencontrer le public. Je fais d'ailleurs toujours des séances de dédicaces après les spectacles.
Courrier Picard : Votre public a-t-il changé au fil des années ?
Mimie Mathy : Il est de plus en plus large. Au début, je n'étais pas connue, puis le Petit Théâtre de Bouvard m'a lancée, tout comme les Inconnus ou Michèle Bernier. Après, depuis 17 ans, il y a la « génération Joséphine ». Mon spectacle ne se destine pas vraiment aux enfants, mais ils viennent quand même, pour voir Joséphine. Mon public, c'est de 4 à 97 ans. Je ne blague pas : une vieille dame de 97 ans est vraiment venue me saluer, récemment, après un spectacle.
Courrier Picard : Votre vie est-elle votre meilleure source d'inspiration ?
Mimie Mathy : On n'est jamais si bien servi que par soi-même. La vie d'une femme, c'est aussi parfois de tomber amoureuse à 45 ans et de devenir belle-mère. Tout le monde peut s'y reconnaître, même les maris. Il y a de la sincérité dans ce que je propose. Contrairement à ce que certaines personnes essaient de faire croire, je suis gentille, je ne triche pas, et j'assume ce que je suis physiquement (NDLR : le chef cuisinier Babette de Rozières l'a récemment accusée de racisme).
Courrier Picard : Ces polémiques, justement, comment les prenez-vous ?
Mimie Mathy : C'est tellement débile. Je me suis suffisamment exprimée sur la question. Je n'ai pas besoin de taper sur quelqu'un d'autre pour faire ma promo. Ceux qui travaillent avec moi depuis nombreuses années savent bien qui je suis.
Courrier Picard : Que prévoyez-vous pour 2015 ?
Mimie Mathy : Il y aura une nouvelle saison de Joséphine, pour laquelle nous allons tourner cinq épisodes, au rythme d'un par mois. Je vais aussi tourner dans un long-métrage irlandais, à Dublin. J'y serais une Française qui parle anglais. Il s'agira d'un film intimiste, mais je ne peux pas en dire plus. Je me pose aussi la question d'enregistrer un deuxième album. Quand à la scène, je ne pense pas remonter sur les planches avant trois ans. Il faut laisser respirer le public. Même si samedi, pour la dernière, j'aurais sans doute un pincement au coeur.