Mimie Mathy a rangé provisoirement son costume d'ange gardien pour sillonner les routes de France. Et reprendre ses séances de « papotage » avec le public à qui elle raconte ce qui s'est passé ces dix dernières années.
L'Aisne Nouvelle : Votre tournée prend bientôt fin. Comment vous sentez-vous ?
Mimie Mathy : Très fatiguée, mais heureuse de ce retour réussi. Je n'étais pas montée sur scène depuis 10 ans. À mon retour, je m'aperçois que le public est là, fidèle au rendez-vous. On a d'ailleurs prolongé la tournée, on a rajouté 25 dates. Celle-ci s'achève dans le Nord où le public est fabuleux. C'est un bonheur total !
L'Aisne Nouvelle : Votre spectacle « Je (re)papote avec vous » est le prolongement de « J'adore papoter avec vous ». Cette suite vous tenait-elle à c½ur ?
Mimie Mathy : Oui, mais j'attendais d'avoir des choses à raconter. Il y a un peu plus de 10 ans, sur scène, j'ai rencontré mon mari. Je suis passée alors de célibataire à femme mariée, avec un homme qui a quatre enfants, je suis devenue belle-mère... Lorsque j'ai annoncé mon mariage à mes amies, elles m'ont expliqué qu'elles divorçaient. J'en suis à la 150e représentation, et je peux vous assurer que toutes les femmes peuvent se retrouver dans mon spectacle et tous les hommes peuvent s'identifier aux travers de mon mari que je dépeins avec humour et affection. Le fait d'avoir rencontré le bonheur sur le tard me donne la pêche. On est dans un monde où tout ne va pas très bien, c'est le moins que l'on puisse dire, et on sort de mon spectacle avec la banane. Les spectateurs se disent : « Si elle y est arrivée, on peut y arriver aussi ! » Une dame m'a d'ailleurs confié à l'issue d'une représentation que mon spectacle devrait être remboursé par la Sécurité sociale.
L'Aisne Nouvelle : Vous évoquez des choses personnelles dans ce one-woman-show. Il s'agit d'un extrait de vie en quelque sorte...
Mimie Mathy : Attention, je ne livre pas des choses intimes. Je parle de la vie d'une femme qui, comme elle rencontre le bonheur à 45 ans, doit changer ses tics de langage. Elle doit s'habituer à ne plus dire « ma chambre » mais « notre chambre », doit trier les chaussettes, apprendre à vivre avec son mari cuisinier sans avoir envie de grignoter... Dans ce spectacle, je m'adresse au public comme si j'étais chez moi et que je parlais à des voisins, pendant que mon mari est en cuisine.
L'Aisne Nouvelle : N'est-ce pas trop difficile de se livrer ainsi ?
Mimie Mathy : Non. Mon métier est impudique. C'est comme Florence Foresti qui raconte ses problèmes de maman, Muriel Robin son enfance. Si on ne se livre pas un peu, c'est comme si l'on trichait. Notre vie de tous les jours nous inspire pour nos spectacles.
Mimie Mathy : J'ai écrit ce spectacle seule à 60 %. J'ai ensuite sollicité Muriel. On a travaillé deux jours ensemble pour voir ce que l'on pouvait changer. Le vrai travail, je l'ai mené avec Robert Louret, qui est mon metteur en scène. J'ai également collaboré avec Jean-Philippe Lemonnier qui m'a apporté toute la partie vidéo. Je ne voulais pas d'un stand-up à la bande à Jamel, mais quelque chose de féminin. Il y a des gamins qui viennent parce qu'ils me voient dans Joséphine ange gardien et même s'il y a des choses qu'ils ne peuvent pas comprendre dans le spectacle, il y en a d'autres qui peuvent les faire rire avec les vidéos.
L'Aisne Nouvelle : Parlons de Joséphine. N'est-ce pas trop lassant d'interpréter le même personnage depuis aussi longtemps ?
Mimie Mathy : Absolument pas ! C'est une chance d'incarner un tel personnage qui change d'univers et de partenaire à chaque fois. En 17 ans, elle a exercé pas moins de 170 métiers. Je ne connais pas la crise du chômage ! J'ai été soigneur d'animaux dans un zoo, chauffeur de taxi, professeure, femme de ménage... On trouve à chaque fois de nouveaux univers qui ne permettent pas la lassitude.
L'Aisne Nouvelle : Vous continuez également les Enfoirés. Où puisez-vous toute cette énergie?
Mimie Mathy : Je ne sais pas (rires) ! Avec les Enfoirés, il faut rappeler qu'on ne tourne pas, on reste dans une même ville. Après mon dernier spectacle le 15 décembre, je passerai un mois sans rien faire. Je vais profiter des fêtes de Noël, partir au soleil avec mon mari. J'ai besoin de recharger mes batteries. Même si en tournée, il est vrai qu'on change tous les jours de ville, je ne vais pas me plaindre. J'ai une vie magnifique. J'ai la chance de faire ce métier ; j'ai suffisamment de camarades qui ont des difficultés à en vivre.
L'Aisne Nouvelle : Vous faites partie des personnalités préférées des Français. À quoi est dû cet engouement selon vous ?
Mimie Mathy : Je ne sais pas... Je suis sincère, contrairement à ce qu'une certaine personne (Babette de Rozières, ndlr) essaie de faire croire... Je ne triche pas. Je mesure 1, 32 m, j'ai 10 kg en trop, mais je suis heureuse. Je pense que ça se ressent.
L'Aisne Nouvelle : Comment vivez-vous les attaques de Babette de Rozières qui vous accuse, entre autres, d'être raciste ?
Mimie Mathy : Ça m'a blessée. C'est n'importe quoi de dire de telles choses. Ce n'est pas difficile de faire courir n'importe quel bruit... Elle a besoin de public. Je ne suis pas raciste et je suis tout sauf méchante !
L'Aisne Nouvelle : Après votre mois de vacances, que comptez-vous faire ? Quels sont vos projets ?
Mimie Mathy : J'ai déjà des tournages prévus l'an prochain pour Joséphine ange gardien. J'ai également un projet de film qui va être réalisé à Dublin, en Irlande. Mais je ne peux pas vous en dire davantage pour le moment.
Propos recueillis par Nasséra Lounassi
Droit d'auteur de cette interview